L’Inuit Tsawout a annoncé un partenariat d’investissement avec Cascadia Seaweed, une entreprise basée à Sidney qui est le plus grand producteur de varech en Amérique du Nord. Cette initiative marque une étape importante dans l’engagement de la Nation envers l’économie bleue, un concept qui vise à valoriser et exploiter durablement les ressources marines.
La signature de cet accord a eu lieu dans la salle du conseil, lundi 23 juin, soit trois ans après que la Nation Tsawout ait déclaré sa compétence en matière d’utilisation marine, en se basant sur une loi d’autonomie locale. Ce geste témoigne de l’évolution de leur autonomie et de leur volonté de gérer leurs ressources naturelles de manière indépendante.
Le chef Abraham Pelkey a souligné la portée de cette collaboration en déclarant : « En tant que nation indépendante, il est de notre devoir de protéger l’environnement tout en créant de la nourriture et des opportunités pour notre peuple. En tant que peuple de l’eau salée, nous sommes naturellement connectés à la mer. Je dis souvent que l’élevage de varech ressemble à la plantation d’arbres, sauf qu’ici, c’est dans l’océan et la croissance est beaucoup plus rapide. »
Cette alliance témoigne d’un renforcement des liens de la Nation avec ce qu’on appelle la « économie bleue », une notion définie par les Nations Unies comme l’utilisation durable des ressources océaniques en vue de stimuler la croissance économique, améliorer les conditions de vie, générer de l’emploi, tout en préservant la santé des écosystèmes marins. C’est donc une démarche qui allie développement économique et respect environnemental.
Conformément au Traité Douglas, à la Constitution et à la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, la Nation Tsawout détient un titre aborigène éternel sur ses terres et ses eaux. Ces cadres juridiques reconnaissent leur souveraineté et leurs droits historiques sur ces territoires.
En 2022, la Nation a accordé à Cascadia Seaweed une licence pour exploiter une ferme commerciale de varech dans ses eaux territoriales. La ferme, installée et semée en novembre de la même année, s’étend sur 20 kilomètres de lignes de culture. La récolte la plus importante a récemment été réalisée, avec plus de 150 tonnes humides de varech cultivé.
Michael Williamson, président-directeur général de Cascadia Seaweed, a souligné la importance de la collaboration en affirmant que cela avait été une priorité dès le début. « Nous avons toujours reconnu la valeur des Premières Nations en tant qu’actionnaires, » a-t-il expliqué. « Bien que nous ayons la chance d’avoir un aîné respecté qui conseille notre conseil d’administration, cette implication plus profonde nous permet de rester fidèles à notre vision initiale : construire une entreprise rentable qui profite à la fois aux gens et à la planète. »
Pelkey a également précisé que la Nation cultive chaque année de nouvelles variétés de varech, qu’elle récolte puis transforme en produits agricoles naturels afin de soutenir un système alimentaire durable. « C’est une opportunité économique qui reflète nos valeurs environnementales, et désormais, nous avons une part financière dans cette entreprise, » a-t-il ajouté.





