Une passion insatiable pour le voyage
Depuis toujours, j’ai été une voyageuse dans l’âme. Dans ma vingtaine, je parcourais le monde seule, munie uniquement d’un sac à dos, accumulant des souvenirs comme autant de trésors précieux. Parmi eux, le plus précieux était probablement celui de la naissance de mon fils, un souvenir surprise d’un camping magique à Naxos, en Grèce. Dès que j’ai appris qu’il allait venir au monde, mon bonheur a été sans pareil. Quelques années plus tard, j’ai accueilli ma fille, et ma petite famille était enfin complétée.
Plus d’une personne m’a subtly avertie que devenir parent signifierait pour moi freiner mes escapades et me fixer à un seul endroit. Je me rappelle encore d’un collègue disant : « Je ne veux jamais d’enfants. Je veux vivre une vie pleine d’aventures. » Pourtant, j’étais convaincue qu’il était possible de combiner les deux. Je ne croyais pas que la maternité signifiait la fin de la découverte. Pour moi, c’était plutôt le début du partage de ces aventures.
Voyages en famille : une priorité
Voyager en famille est vite devenu une de mes priorités. Tandis que j’enseignais dans un lycée public, je prenais également quelques missions en freelance dès que l’occasion se présentait, en consacrant chaque euro supplémentaire à notre caisse de voyage. Il était vital pour moi que mes enfants et moi puissions découvrir le monde au-delà de notre ville natale.
Mon engagement a rapidement porté ses fruits, nous permettant de faire la bagarre pour attraper chaque vol, chaque occasion d’explorer de nouveaux horizons. Aujourd’hui, mes enfants sont adultes, mais c’est grâce à ces voyages qu’ils ont grandi pour devenir des jeunes confiants et curieux, prêts à affronter le monde.
Des souvenirs marquants dans la campagne toscane
Je n’oublierai jamais ce jour où nous étions perdus en Toscane, serpentant à travers les collines verdoyantes dans une petite Fiat 600, sans réseau ni GPS pour nous guider. Mon fils, alors âgé de 12 ans, était assis à côté de moi, un plan papier à la main, tandis qu’en arrière, sa petite sœur de trois ans, n’avait qu’une seule inquiétude : « On est bientôt arrivés ? » qu’elle répétait inlassablement. En prime, j’essayais désespérément de me rappeler comment changer de vitesse manuellement. Chaque passage de vitesse hésitant semblait crier au monde entier que c’était une étrangère qui menait la barque.
Sans assistance numérique, mon fils a pris les choses en main. Mettant à profit ses compétences en navigation qu’il avait développées dans Minecraft, il a tracé notre itinéraire de Saturnia à Porto Santo Stefano avec une confiance admirable. Contre toute attente, nous sommes arrivés juste à temps pour attraper le ferry, essoufflés mais fiers d’y être parvenus.
Leçons tirées de chaque aventure
Je leur ai souvent répété : « Les plus beaux endroits sont souvent les plus difficiles à atteindre. » Et cette phrase me revient souvent, même maintenant que mes enfants ont quitté le nid. Lors de notre traversée vers la petite île de Giglio, réputée pour ses paysages de carte postale, nous avons savouré chaque instant, nos glaces à la main, en précieux souvenirs.
C’est ce jour-là que mon fils a compris que même quand on est perdu, on peut retrouver son chemin. Et moi, j’ai compris que souvent, ce sont les incidents qui créent les souvenirs les plus inoubliables.
De la découverte à l’aventure extrême
Au fil des années, nos voyages ont évolué, passant de moments intimes de découverte à des aventures en pleine nature qui mettaient notre courage à rude épreuve. Une de ces escapades nous a menés sur les eaux du Fjord du Saguenay au Québec, où nous avons suivi notre guide, Vague (“vague” en français). Mon fils, alors adolescent, a pagayé seul, suivant sa propre voie, tandis que je manœuvrais un kayak tandem avec ma fille en bas âge derrière moi. Je plaisantais sur la possibilité ridicule qu’une baleine blanche puisse nous engloutir tout entiers.
Lorsque nous avons croisé un banc entier de baleines, ce fut une sensation mêlée de surprise et d’émerveillement. Leur silhouette spectrale glissait sans effort dans l’eau sombre, à seulement quelques mètres de nos kayaks. Le silence s’est installé, interrompu uniquement par le clapotis des vagues et le sifflement occasionnel des cétacés.
Vague nous a appris à faire confiance au rythme du pagayage, à respecter la puissance de l’eau, et à embrasser le calme lorsque la nature offre un spectacle trop spectaculaire pour être décrit. Nous avons compris que parfois, ce sont les rencontres inattendues qui comptent le plus ; celles qui surgissent quand on ne s’y attend pas, et qu’il suffit de s’arrêter pour admirer la magie du moment.
Les voyages comme tremplin vers le courage
Au fil du temps, ces aventures ont forgé en mes enfants une soif de défi, une envie constante de repousser leurs limites. À 10 ans, ma fille a expérimenté la tyrolienne dans la canopée du Nogalito Ecopark au Mexique. À 13 ans, mon fils a obtenu sa certification d’Open Water Diver en Bahamas. Les deux ont galopé à cheval dans les montagnes Rocheuses, exploré des grottes à la lueur de leurs lampes frontales, et ont connu peut-être leur aventure la plus audacieuse : un road trip de Chicago à Santa Monica dans une minifourgonnette conduite par moi-même.
Convaincre: il est possible de voyager tout en étant parent
Ne faites pas confiance aux détracteurs : il est tout à fait envisageable de mener une vie riche en aventures tout en élevant ses enfants. Pas besoin de finances infinies ni d’un timing parfait. Il suffit simplement d’être prêt à partager ces voyages en famille, à embrasser chaque nouvelle expérience ensemble.
Le voyage a appris à mes enfants qu’ils pouvaient explorer les profondeurs, conquérir les sommets et s’épanouir en dehors de leur zone de confort. Aujourd’hui, en voyant leur envol vers l’indépendance, je réalise que je ne leur ai pas seulement laissé des souvenirs, mais aussi un sentiment d’avenir infini. Le monde est fait pour être découvert, et je suis reconnaissante que cette croyance les accompagne où qu’ils aillent.





